La Direction de la recherche et des études doctorales, le pôle valorisation de l’Université Clermont Auvergne et le CESPAU ont organisé le mercredi 29 mars un speed searching au Pavillon Lecoq. Six tables, six chercheurs et des rencontres de dix minutes, pour comprendre leurs travaux de recherche. Un format original de médiation scientifique pour faire découvrir les expertises du territoire.

Découvrez les travaux de quatre des six chercheurs présents pour le premier Speed searching proposé pour la Clermont Innovation Week.

Speed searching avec Sylvie Ducki, enseignante-chercheuse, Ingénierie des Produits de Santé et Cosmétiques / « Chimie Organique et Médicinale », Institut de Chimie – SIGMA

Sylvie Ducki est chimiste organicienne au laboratoire Analgesia. Elle travaille en chimie médicinale pour soulager les douleurs chroniques. On considère comme douleurs chroniques les douleurs qui perdurent plus de 6 mois, comme l’arthrose, les migraines ou le colon irritable.

Aujourd’hui, plus de 12 millions de Français souffrent de douleurs chroniques et 65 % de ces patients ne sont pas soulagés.

Dans son service, Sylvie Ducki cherche à mieux comprendre les médicaments. Pourquoi ils fonctionnent sur certains patients, pourquoi ils génèrent des effets secondaires chez d’autres.

D’autre part, le corps, lorsqu’il est confronté à la douleur, va libérer des endorphine et de la sérotonine pour soulager la douleur naturellement. Chez certains patients, elles se retrouvent bloquées et ne peuvent agir sur la douleur.

L’Institut Analgesia travaille à trouver des solutions pour rétablir la circulation de ces molécules dans l’organisme.

Speed searching avec Cassandra Delorme, doctorante, « Organisation territoriale des parcours de santé : une approche intégrative », ClerMa IAE Clermont Auvergne

Cassandra est doctorante au ClerMa, ses travaux tournent autour de l’organisation des prises en charge en santé sur le territoire. Elles s’intéressent plus particulièrement aux représentations des professionnels sur le parcours de soin. Par exemple, les médecins généralistes sont aujourd’hui très peu en contact avec d’autres professionnels auxquels le patient pourrait être en lien. Un cardiologue quant à lui devra nécessairement associer une prise en charge diététique par exemple. Finalement, ils n’ont pas de vision globale de leur patient.

Aujourd’hui, il y a une évolution des politiques de santé. L’objectif est de créer des consultations de prévention qui permettent de faire des points d’étape tout au long de la vie. Pour y parvenir, des CPTS, des communautés professionnelles territoriales de santé, sont créées pour desiloter et relier des actes ponctuels.

Les pays anglo-saxons se sont emparés du sujet, il y a plus de vingt ans, alors que la France en est au début de la réflexion. En Auvergne, les professionnels travaillent depuis 5 ans sur cette approche holistique du parcours de santé.

Speed searching avec Hélène Blasquiet-Revol, doctorante géographie et science politique, UMR Territoires

Hélène Blasquiet est doctorante à l’UMR Territoires, elle concentre ses travaux sur la place et le rôle social des seniors sur les territoires ruraux. Elle s’intéresse plus spécifiquement aux personnes âgées de la période de la retraite jusqu’à avant la dépendance.

Dans la société, la personne âgée, le retraité sont souvent perçus négativement, comme un poids pour les actifs. Hélène Blasquiet met en lumière leur impact sur la vie des territoires notamment à travers le bénévolat, l’implication familiale et l’action collective.

On distingue différentes typologies de seniors :

  • Les seniors passeurs : celles et ceux qui veulent transmettre aux générations futures. Plutôt cadres à la retraite, ils mettent leurs compétences à disposition, dans les écoles par exemple.
  • Les seniors philanthropes : Ils sont très actifs au sein des associations caritatives. Par exemple, ils représentent 80 % des bénévoles de la Croix-Rouge
  • Les seniors militants : ils s’engagent dans des actions militantes. On les retrouve notamment dans les actions collectives autour de la lutte pour le climat.

A Montréal, le collectif des mémés déchaînées revendique leur vieillesse et crée le buzz à travers des actions originales pour soutenir la protection de l’environnement et des droits humains.

En France, une journaliste a créé : “J’ai piscine avec Simone” qui traite de l’invisibilisation des femmes de plus de 50 ans et qui s’adresse à elles. En effet, la symbolique négative de la femme âgée est encore très forte.

Speed searching avec Clara Sicard, doctorante, « le non-recours aux soins de santé en zone hyper-rurale », ClerMa IAE Clermont Auvergne

Doctorante en 2e année, elle a entamé une thèse autour du sujet de l’amélioration des soins grâce à l’hybridité des médecines.

Aujourd’hui, il y a un fort développement des médecines dites alternatives, qui peut engendrer certaines dérives. Pour autant, il existe bien des savoirs populaires et des médecines traditionnelles qui peuvent dans certaines être des stratégies pour pallier le manque d’accès au soin.

Son travail vise dans un premier temps à rencontrer les habitants des zones rurales. Puis, d’effectuer un tri entre savoirs populaires et pseudo-médecines alternatives afin de les revaloriser.

Son travail invite à une réflexion sur la démocratie sanitaire. Une démarche inclusive pour rééquilibrer les rôles entre les personnes soignées et les professionnels de santé. Elle prône une participation citoyenne aux actions de santé.

D’ailleurs, aujourd’hui, il existe des formations de patient-expert. Elles permettent à un citoyen atteint d’une maladie de mettre son expérience et les connaissances acquises au fil du temps au profit de la collectivité.

En 2021, l’Université Clermont Auvergne a reçu le label SAPS, Science avec et pour la Société, portée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.