Le Centre d’affaires du Zénith, ce sont environ 150 entreprises et 500 salariés, juste dans les 4 bâtiments concernés par la dénomination.  Un centre d’affaire, c’est une zone d’activités, pas un tiers lieu. Et il n’y a pas aujourd’hui de ‘vie collective’ ou communautaire entre occupants des lieux. Sans doute n’y en avait-il pas vraiment besoin jusque-là. Et pourtant, aujourd’hui, c’est vraisemblablement ce dont ont le plus besoin les entreprises du Centre.

Le 20 septembre dernier, à l’initiative de Since & Co et Phimeca, se tenait la première rencontre du genre, ouverte aux entreprises du Centre, consacrée à la question d’une démarche RSE collective à l’échelle du Centre d’Affaires du Zénith.  Pour Thierry Yalamas, PDG de Phimeca, c’était un essai : « combien répondront, je n’en sais rien mais il n’y a qu’en essayant qu’on saura ».

Et ils étaient une douzaine à répondre à l’appel. Plutôt des profils d’entreprises d’une vingtaine de salariés et sensibles aux questionnements annoncés pour cette rencontre : Inoprod, Territoires d’énergie, Delta Mu, Internet Evolution, SR développeur, Clesse industries, Adenia, un conseiller en gestion de patrimoine, le Bistro Zénith qui accueillait la rencontre … des profils variés. Présence motivée par une simple curiosité positive ou par une forte conscience du besoin d’échanger pour avancer. Ce profil de PME met en évidence le besoin de ressources à trouver au-delà de ses propres capacités, pour affronter les grands enjeux énergétiques et plus, largement, environnementaux.  

D’abord, identifier les problématiques

Le pourquoi de cette rencontre s’inscrit dans le fait que les deux initiateurs s’engagent depuis quelques temps dans une démarche RSE d’entreprise. Pour Phimeca, c’est la continuité d’une réflexion engagée en 2020 avec la transformation en entreprise à mission. En se dotant d’une raison d’être, l’entreprise s’est donnée un cap d’ordre sociétal qui va guider ses choix stratégiques. Mais pour Thierry Yalamas, dans le même temps, il faut aussi l’incarner par des engagements concrets.  

Ce qui l’a conduit à se demander où ces actions devaient être priorisées pour avoir le plus d’impact et à réaliser un bilan carbone en 2021. Un bilan dit de SCOPE 3, incluant les achats de fournitures, les trajets domicile travail … décliné en 16 sous catégories, c’est-à-dire le niveau le plus complet (Le scope 1 concerne seulement les émissions directes, le scope 2 concerne lui les émissions indirectes liées à l’énergie).

Phimeca comme Since & Co sont avant tout des entreprises ‘matière grise’, leur impact n’est donc pas à rechercher dans leurs productions.  Le bilan carbone de Phimeca fait apparaitre deux principaux postes problématiques. L’usage de « gros logiciels » en lien avec les clients de l’entreprise, ce point-là est peu maîtrisable et il demeure assez mystérieux puisque les éditeurs diffusent peu d’informations permettant de quantifier précisément.

Le second en revanche est directement lié à l’activité de l’entreprise et de sa première ressource : ses équipes (une vingtaine de personnes à Clermont Ferrand). Ce sont les trajets domicile-travail.  Un constat partagé par Delta Mu, qui a également réalisé son bilan carbone, auquel s’ajoute celui lié aux déplacements professionnels et à la problématique bien connue des liaisons ferroviaires vers Paris et vers Lyon.

Trouver des leviers d’action

Pour Phimeca toujours, présente également à Paris et Chambery, la situation clermontoise est très spécifique et liée à son implantation. A Paris, les salariés se déplacent majoritairement en transports en commun, à Chambery, c’est le vélo. En revanche, le Centre d’Affaire est mal desservi en transports en commun et en pistes cyclables. Et donc que faire ?  

C’est le déclic pour élargir la réflexion. A l’échelle d’une seule entreprise et de 20 salariés, les leviers sont peu nombreux. Avec 150 entreprises et 500 salariés, la donne change. Le projet InspiRe mené par le SMTC par exemple est encore en cours de définition dans ses arrêts, le schéma cyclable de la Métropole se définit aussi actuellement. Les voies de train passent à proximité, sans s’arrêter. Ce serait pourtant un premier niveau de réponse aux enjeux de mobilité des salariés. Tous sont convaincus qu’une sollicitation collective aurait plus de poids que celle d’une entreprise isolée.

Passer du Paper Board à l’action

L’échange est nourri et les idées fusent, de niveau différent mais avec cette préoccupation commune d’être réaliste et concret dans les premières actions. Pour Thierry Yalamas, « il faut commencer par ce qui dépend de nous ». Il n’y a pas aujourd’hui d’organisation centralisée pour s’adresser à toutes les entreprises de la zone. Et c’est le premier besoin. Il faut informer des intentions, élargir le cercle, pouvoir échanger. Il y a d’ailleurs un vrai besoin de liens, toujours pour partager des retours d’expériences mais aussi plus simplement, pour cohabiter et aller courir ensemble, compléter une partie de tennis ou … covoiturer.

Le Centre d’affaire du Zénith va donc se doter d’un Discord, permettant de créer des canaux de conversations thématiques et permettre l’échange sur la RSE ou le rdv running du midi. Celui-ci se diffusera par vase communiquant, avec l’appui du Bistro qui voit passer chaque jour nombre d’entreprises de la zone.

Une ‘to do’ qui se répartit

Ensuite, les missions se répartissent : l’un s’occupera de rédiger le courrier au SMTC et à la Métropole, il pourra être proposé à la signature par le Bistro. Un autre creuse le sujet de la mise en place d’un compost collectif, un autre se renseigne sur les modalités d’installation des ombrières et des bornes de recharge de véhicules électriques, un dernier s’intéressera de plus près à la possibilité de créer une communauté « centre d’affaire du Zénith » sur la plateforme Moov’Ici

La question de la création d’une association a été abordée. Elle n’a pas été reprise, sans doute liée à la volonté de ne pas s’enfermer dans un formalisme chronophage. Pour autant, chacun est bien convaincu qu’il faut commencer par un bout. Engager des actions, même modestes,  sera le début du mouvement et fera grossir le cercle initial. Et par là, les capacités du collectif à engager et mener des actions collectives significatives et pérennes.

Un intéressant cheminement qui démarre, à l’initiative d’acteurs privés qui viennent chercher dans le collectif les forces dont ils ont besoin pour relever les défis.

A suivre !

Sur la photo : de gauche à droite,Sylvie Lechauve – Since & Co, Benjamin Gaultier- Phimeca, Thierry Yalamas- Phimeca  et Vanessa Costet- Since & Co.