Le 27 avril prochain, au Casino de Royat, se tiendra la 1ère conférence « Femmes & numérique : la complémentarité des sexes ? » Un premier événement organisé par le réseau « Femmes Leaders Mondiales », sans doute appelé à se renouveler, qui aura su mobiliser l’écosystème local, puisque s’y sont associés Clermont Auvergne Métropole, la French Tech Clermont Auvergne, Digital League et deux partenaires privés, Braincube et BNP Paribas.

Entretien avec Audrey Pouchol. Fondatrice de Business & You, animée depuis toujours par le soutien aux entreprises dans leur développement commercial, elle s’oriente désormais plutôt vers la transmission de savoir-faire, le mentoring autour de son cœur de métier, les techniques de vente et la relation clients. Elle est également engagée depuis plusieurs années dans le réseau Femmes Leaders Mondiales, au sein duquel elle a créé le Cercle Business. Audrey est à l’origine – et à la manoeuvre- de l’organisation de cette première conférence.

Femmes leaders mondiales, ça claque ! Ça veut dire quoi ?

C’est un réseau de femmes, chefs d’entreprise ou managers dont l’objet repose sur le triptyque : promotion de l’égalité femmes/hommes, transmission de connaissances et réseau d’influence. C’est un réseau ouvert à toutes les femmes engagées. La philosophie du réseau, c’est plutôt un soft féminisme. On n’oppose pas, en revanche, on veille à créer les conditions de l’égalité des chances, en aidant à développer leurs actions et en ouvrant un terrain d’expression. Et oui, c’est effectivement un réseau mondial, créé par Nicole Barbin en 2000. Il est vraiment mondial,  avec des représentantes qui sont pour moitié en France et pour l’autre moitié, dans le reste du monde, en Europe et en Afrique. C’est d’ailleurs très chouette de voir, quand on fait des AG,  des représentantes qui viennent du monde entier. La prochaine aura lieu en octobre à Bruxelles. 

Audrey, quelle est l’intention derrière cet événement ?

Notre ADN, c’est de valoriser les initiatives de femmes, de les aider dans leurs projets. Nous avons un fil rouge depuis quelques temps, autour de la thématique “OSER”. Qu’on le veuille ou non, cette notion d’autolimitation est une problématique souvent féminine. Le contexte est complexe, de nombreux facteurs influent sur les carrières féminines (éducation, maternité, tâches ménagères, …) mais ce qui est certain aussi, c’est qu’il faut prendre notre part de responsabilités pour faire bouger les lignes. Nous avons choisi le thème du numérique parce que c’est un secteur dans lequel les femmes sont sous-représentées. C’est un exemple, parce que le sujet fonctionne aussi sur l’industrie ou le BTP. La question est pourquoi n’y a t il pas assez de femmes dans ces univers. Qu’est ce qui opère pour qu’elles n’aient pas envie d’y aller ? ou qu’elles n’osent pas ? Et surtout, qu’est ce qu’il est possible de faire ?

Femmes et numérique, croiser les regards

Nous avions envie d’un événement très fédérateur et parfois les planètes s’alignent. Nous accueillerons le Président de Clermont Auvergne Métropole, Olivier Bianchi, qui souhaitait justement annoncer officiellement le renouvellement de la labellisation de la Communauté French Tech Clermont Auvergne. L’idée de rassembler nos événements fait d’autant plus sens que la féminisation des métiers de la tech et du numérique fait partie intégrante des axes prioritaires identifiés dans la candidature French Tech. De plus, Olivier Bianchi est assez sensible à ce sujet et s’est avéré un soutien sans faille dans toutes nos actions. Nous avons également mobilisé la French Tech et Digital League, ce sont deux réseaux  experts, référents sur ce thème. Nous sommes également soutenus par Braincube et BNP Paribas, qui mènent chacun des actions en faveur de la mixité.

Sur le fond, nous avions envie d’un témoignage fort articulé autour d’un vrai retour d’expérience. C’est toujours très inspirant. Ce sera donc Clotilde Petit, Chief Operating Officer de 360 medics, devenu récemment PulseLife, le ‘Google Professionnel des médecins’. Et ensuite, un temps d’échanges et de regards croisés de femmes. Pour cette première édition, nous avons fait le choix de n’inviter que des femmes à la tribune. C’est un choix assumé, et c’est tellement rare, alors que l’inverse ne l’est pas et ne choque pas toujours d’ailleurs. Nous avions envie de partir de leur vécu et de leurs perceptions et d’envisager le sujet sous plusieurs angles, celui de la formation, de l’accès aux financements, des étapes de la création d’entreprise, des politiques RH … Nous avons donc réuni Laure Prévault Osmani (Sabi Agri, toute nouvelle co-présidente de la FrenchTech Auvergne), Alexandra PINAUD (DRH Braincube), Nathalie de Peufeilhoux (BNP Paribas), Loïc-Marie Dalmas Reina (Simplon Auvergne-Rhône-Alpes). La question du genre n’est pas forcément un sujet pour toutes, pour autant, elles ont toutes des choses à raconter !

Trois raisons de venir à la conférence ?

Intégrer davantage de femmes dans les métiers trop masculins et inversement, c’est un sujet qui dépasse le numérique. C’est un vrai sujet de société, transverse, qui touche beaucoup de domaines (professionnel, bien sûr mais aussi personnel) 

Raison 1 : C’est l’occasion d’écouter de beaux parcours et d’échanger pour mieux comprendre. On pourrait dire changer de lunettes le temps d’une soirée. Il ne s’agit pas de donner des leçons ou de se positionner en victimes mais juste de prendre conscience.

Raison 2 : S’inspirer et réfléchir ensemble pour donner envie de changer des choses, de faire différemment

Raison 3 : Se donner des idées et des objectifs pour s’engager dans un changement, même tout petit. Et s’y tenir !

Moi par exemple, je pense qu’il y a un truc à faire vite, pour beaucoup de femmes : faire taire la petite voix du syndrome de l’imposteur et oser !

Une future édition ?

Pourquoi pas ! 

Nous avions envie d’organiser quelque chose de fédérateur, c’est souvent plus long et plus coûteux mais tellement plus satisfaisant ! Je suis fière d’avoir pu mobiliser ces premiers partenaires. Donc, commençons par réussir cette première édition et si l’envie collective se confirme, nous pourrions tout à fait pérenniser le format, avec des angles différents et d’autres partenaires qui pourraient se reconnaître. Et surtout engager vers des actions concrètes.

Crédit photos du portrait d’Audrey : David Grouard, agence Sansunmot

A suivre, les portraits des intervenantes et partenaires….