Francis Nappey est l’un des trois fondateurs de Blablacar, une suces story 100% française. Il est aujourd’hui business angel et a déjà investi dans une quarantaine de startups. Lors de la conférence organisée par l’ESC Clermont dans le cadre d’Orbimob’2020, il nous raconte les coulisses de sa prise de participation dans la startup de retrofit (transformation de voitures thermiques en voitures électriques) Ian-Motion.

Pourquoi avoir choisi d’investir dans des startups ?

“C’est une question intéressante. Il y a plusieurs aspects derrière. Ça fait quelques années que j’investi dans des jeunes entreprises, des startups etc…Pour moi, c’est une manière de donner une chance aux projets, de les accompagner, de les aider à grandir et de faire part de notre expérience en tant qu’entrepreneurs.
D’une certaine manière, on fabrique une nouvelle génération d’entrepreneurs. C’est un cycle vertueux. Je crois beaucoup à cette approche. Nous mêmes, en tant qu’entrepreneurs, nous avons bénéficié de business angels d’un très bon niveau qui nous ont aussi aidés à grandir et qui nous ont apportés beaucoup lors de la construction de l’entreprise. » 

« On achète des actions de l’entreprise et on rentre au capital. On devient des conseillers, on devient des alliés pour aider l’entreprise. »

FRANCIS NAPPEZ

Et donc, pourquoi investir dans Ian-Motion, une startup de retrofit qui transforme les moteurs thermiques des voitures d’occasion en moteurs électriques ?

En fait, j’investi dans des boîtes à impact, comme on dit. Ce sont des startups qui ont pour mission de transformer des situations existantes ou d’apporter quelque chose qui rend le monde plus vertueux.
C’est un peu ce que j’ai perçu dans l’histoire de Ian-motion avec le côté économie circulaire. Dans les discussions que l’on a eues, il y avait la question : “Et donc, qu’est-ce que l’on fait de ce parc de voitures d’occasion, parce qu’il n’est pas complètement mort ».
Quand on investit à ce niveau là dans des boîtes, on se met d’accord sur la thèse. C’est-à-dire, où est ce que l’on met l’impact. Quelle est la mission de l’entreprise. Dans ce cas là on s’est dit : « c’est de décarboner. Il y a un vrai sujet devant nous qui est la décarbonation, et donc, comment est-ce qu’on va l’attaquer. »

source : newsdanciennes.com

Et donc ? Comment est-ce que vous avez attaqué le problème ?

Il y avait cette première thèse de dire : il y a des véhicules d’occasion, on va alors proposer une solution pour du retrofit.
Ensuite, on ouvre le marché. On se dit, ça peut grandir. Il y a  peut-être d’autres produits à décarboner. Autour de nous les énergies fossiles sont utilisées massivement et il y a un marché potentiel.  Il faut l’adresser avec des bonnes solutions.
C’est pour cela que l’on se parle beaucoup. On se demande “Est ce que l’on est aligné en tant qu’équipe et business angels ? ». Toutes les personnes qui vont entourer le projet ont besoin d’être alignées sur sur l’enjeu de la boîte. 
On passe du temps ensemble pour voir si effectivement le pari de la mission de la boîte et de l’équipe va être un succès.

Est-ce que vous envisagez  des applications dans d’autres secteurs par exemple, les véhicules utilitaires, la logistique du dernier kilomètre ou les véhicules des commerçants ?

Ce n’est pas toujours simple d’investir dans ce que j’appelle de l’industriel. Créer des véhicules, c’est quelque chose d’assez lourd en terme d’investissement et de de retour sur investissement. En l’occurrence, moi je suis très digital. Je suis plutôt intéressé par la notion de plateforme et la notion d’économie circulaire que l’on peut réaliser grâce aux plateformes.
Ce sont des sujets qui me passionnent vraiment.  Comment est-ce que le digital a un rôle à jouer dans le la décarbonation ? Là, on parle de véhicule et de mobilité mais il existe aussi beaucoup de sujets en parallèle derrière la question de la décarbonation.